Un arrêt hors du temps à Bodie, une ville fantôme comme il en existe beaucoup aux Etats-Unis. Le scénario est toujours le même : de l’or découvert, des prospecteurs qui arrivent de toutes parts, l’apogée fulgurante de la ville champignon, puis la source se tarit et la cité est abandonnée, désertée presque aussi vite qu’elle est sortie de terre…
Dans le désert, la route est longue pour y arriver. Nous pensons aux premiers habitants dans les années 1860 qui sont arrivés jusque là, un peu au bout du bout du milieu de nulle part, juste parce qu’il y avait de l’or. Le filon de Bodie, ville éponyme, fut découvert par Sir Bodey en 1859. Il fallait avoir le coeur bien accroché car le climat est rude dans ces montagnes à 2500 mètres d’altitude : extrêmement chaud en été et glacial en hiver.
En pleine ruée vers l’or, Bodie se développe très vite et atteint son apogée en 1880. Avec ses 10.000 habitants, elle est la seconde ville de Californie après San Francisco. Elle a tout d’une grande : un journal, des banques, une fanfare, une Eglise, une morgue, une prison, et même une équipe de football.
Elle compte aussi pas moins d’une soixantaine de saloons sur les deux kilomètres de Main Street… On imagine aisément l’atmosphère ‘caliente’ du Far-West avec braquages de banques, bagarres et règlements de comptes façon ‘Ok Corral’ quotidiens.
La légende raconte qu’une petite fille déménageant à Bodie avait ainsi prié « Au revoir Seigneur, nous allons à Bodie ». Ambiance…
Les mines de Bodie ont produit 34 millions de dollars d’or en une dizaine d’années. L’épuisements des gisements et des incendies successifs vont pousser les habitants à quitter les lieux dans les années 40. Totalement inoccupée aujourd’hui, la ville devenue un parc historique, maintenu dans son état de délabrement. Bodie nous a convaincu : c’est avec délice que nous replongerons dans l’histoire de l’Ouest américain et des ’49ers’ en regardant la « Conquête de l’Ouest » cet hiver…