Death Valley, la vallée de la mort qui tue

28 juillet, 2016

« En voiture Simone ! » Edgar plisse un oeil, se demandant bien qui peut-être cette mystérieuse Simone dont je parle encore. Une dernière bouffée d’air pur de Mammoth Lake emplit notre humeur de légèreté et nous quittons la fraîcheur des 7.800 pieds où nous étions perchés. On the Road again, nous filons droit, toujours tout droit, vers la mythique vallée de la mort…

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Nos yeux éperdus de beauté scrutent la végétation. Elle mue. Exit la densité des forêts de sapins colosses, les verts pâlissent, se font chétifs et l’horizontalité s’abaisse pour nous placer dans une immensité cernée de montagnes.
Première halte à Bishop. Malgré les 4.000 pieds – 1.300 mètres – le thermomètre affiche déjà 105 degrés Fahrenheit… Soit 40 bons degrés de nos Celsius. Le vent tourbillonne, enserre et râpe la peau d’un air trop chaud. On ne s’attardera pas.

Big Pine, Independence, Lone Pine… De bourgade en bourgade nous voyons beaucoup de peaux de bêtes à sécher, mais pas un chat dans les rues.
L’étrange sensation d’être seuls au monde nous parcourt, un peu comme si nous étions les derniers survivants d’un événement extraordinairement très très grave. Entre série Z, film catastrophe et quatrième dimension, l’ambiance fin du monde est bien assaisonnée par la monomanie sonore des radios qui jouent alternativement de la country, de la country et encore de la country !

Nous en sommes à regretter KFog quand soudain, nous nous apercevons qu’il est là, partout : du sable fin comme à la mer – mais sans la mer – a englouti le sol. Impressionnant. Halte immédiate pour voir et toucher.
Dehors, 45 degrés ambiants et pétole absolue. Nous chavirons. Saoulés par la chaleur et mués par un souffle brûlant de liberté nous esquissons des pas de danse sur la route déserte.
Ces messieurs, restés dans la fraîcheur climatisée de l’auto nous regardent les yeux ronds, amusés et à peine surpris de voir leurs parents groover sur le bitume. Tout est normal, bienvenue à Death Valley !

Avec notre marotte de vivre les expériences pleinement, nous avons choisi de loger dans l’endroit le plus chaud et le plus sec de la vallée. C’est donc par 52 formidables degrés que nous débarquons à l’hôtel. Nous échangeons un dernier regard avec Monsieur et ouvrons les portes du véhicule motorisé. A peine pointons-nous le nez dehors que nous sommes saisis. Grillés à point.

D’abord le soleil et sa chaleur accablante assène un premier crochet au corps tout entier. On craint de se liquéfier en quelques instants. Puis vient le vent, brûlant et chargé de sable. Il pique comme des dizaines de pointes de couteaux avant de lécher âprement et consciencieusement la moindre parcelle d’épiderme qui n’est pas recouverte de tissu. Nous sommes KO. Des corbeaux aussi inquiétants qu’énormes ricanent de nous voir littéralement assommés par cette chaleur de plomb. Welcome…

Revigorés par une petite pause climatisée dans notre chambre, nous partons vers Mesquite Dunes pour notre rendez-vous incontournable du soir avec le coucher de soleil. Ces messieurs feront seulement une brève sortie de l’auto, la réverbération du sable rendant leurs petits minois écarlates en moins de 5 minutes.

A la nuit tombée, nous espérons un peu de fraîcheur avec une piscine party au milieu du désert. Chic. L’eau avoisine les 40… Hic ! Pour la fraîcheur il faudra repasser ! Même la nuit l’air reste irrespirable. Le souffle trop chaud sèche instantanément la peau puis la brûle aussitôt que l’eau s’est évaporée. C’est sur cette drôle de sensation d’être dans un sèche-linge que nous nous endormons.

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