Dans la série « viens prendre une claque à… », je demande Yosemite au coeur de la Sierra Nevada. A force de stimulations pupillaires faites de perspectives hallucinantes et autres étendues sans fin, nous pensions être habitués, pour ne pas dire un peu blasés. Mais, quand nous découvrons les paysages aussi extraordinaires qu’immenses du parc de Yosemite, nous restons sans voix. « Big is Beautiful »…
7h30. Nous nous extirpons avec grandes difficultés de nos lits. Chacun grogne que c’est beaucoup, beaucoup trop tôt. OMG ! Mais comment allons-nous faire en septembre ?! Parions (prions !) que le décalage horaire nous aidera…
Les visages encore embrumés mais la gaité déjà revenue, nous filons tous en auto pour passer la journée à Yosemite. Sur la route qui mène au parc, la nature donne le ton : sublime. A force de « stop, stop, stoooop ! C’est trop beau, c’est trop beau, je dois faire une photo !! », nous mettons beaucoup plus de temps que prévu pour rejoindre la vallée.
Nous enchaînons alors les classiques : Tunnel View, El Capitan, Yosemite Fall, Half Dome… Adjectifs et superlatifs se tarissent vite. Nous sommes atteints de frénésie oculaire pour embrasser les paysages. L’immensité fait perdre la raison à nos yeux, impossible pour eux de se fixer simplement sur un point. Tout est magnifiquement beau, immensément vaste et grandiose de beauté.
Nous savourons la nature en ‘open bar’. Tout est compris : filer à travers champs, monter sur les rochers, descendre au bord des rivières, s’y baigner… Rien n’est interdit. Le plus simplement du monde, la nature nous accueille. #quelbonheur.
En fin d’après-midi, alors que la chaleur décline, il est temps d’entamer le trail « Taft Point ». Nous pénétrons dans une forêt de sapins. Immédiatement la forte odeur de pin nous imprègne. Pesante et sèche, elle devient vite presque entêtante. Bientôt, nous ne voyons plus le parking. Le silence s’impose.
Seuls, cernés par les larges troncs et hautes cimes, comment ne pas penser aux éventuelles rencontres que nous pourrions faire. Ours et pumas sont nombreux ici.
Monsieur narquois affirme qu’il y a trop de monde. Dans le doute, je laisse les enfants chanter et faire du bruit à l’envi pour signaler notre présence aux ursidés qui seraient dans les parages. Je garde l’oeil ouvert et vif et demande aux garçons de rester près de nous…
Deux petits miles seulement plus tard, nous arrivons. C’est abasourdis que nous découvrons l’ampleur de la vue. Dingue, juste dingue. Ni Monsieur ni moi ne sommes sujets au vertige, pourtant les jambes flageolent. Il faudra quelques instants pour que notre équilibre interne accepte de se trouver face à un tel vide. Nous serrons fort les petites mains des enfants dans les nôtres.
Le jour s’en va, l’odeur de la forêt qui s’endort monte. Il faut partir. Sur la route du retour, la lumière transcende les paysages. Dans la fraîcheur du soir, nous nous arrêtons quelques instants pour contempler le soleil qui nous quitte dans un extraordinaire dégradé de roses et de bleus.
Il suffirait d’étaler une couverture au sol, d’y disposer quelques petites choses à grignoter, de servir un verre frais à chacun et se poser, Monsieur et moi, à contempler le soleil se coucher entre les montagnes pendant que les enfants joueraient les cabris sur les roches rondes.
Seul regret de cette magnifique journée : ne pas avoir apporter picnic et vêtements chauds pour pouvoir rester encore et encore…