Sur le papier c’était super. Je me reconvertissais en maîtresse pour mes deux garçons. Après des briefings complets et la remise des supports pédagogiques par les enseignantes – merci encore à elles pour leurs bons conseils et leur disponibilité ! – je me suis lancée. Appréhension des notions à acquérir, des échéances à respecter et je commence à organiser :

j’adapte l’emploi du temps sur 6 jours avec des leçons uniquement le matin. Puis je planifie – les retroplanning, ça me connaît ! – les leçons de l’année, un OneNote par matière en lien avec cela, des supports imprimés pour le plus petit… J’étais, le croyais-je du moins, ultra prête. J’allais transmettre le savoir à mes enfants, les voir apprendre, progesser, grandir…, bref je m’imaginais Pygmalion et cela allait être transcendant !

Bon, en fait, j’idéalisais totalement les moments éducatifs formidables que nous allions vivre. La réalité est un peut plus âpre : manager deux enfants de 5 et 10 ans en mode projet n’est pas possible. Ce n’est plus de l’agilité qu’il faut déployer, mais de la super agilité ! Imprévisibles, inconstants dans leur capacité d’attention, il est nécessaire d’adapter le programme pour obtenir le meilleur de la session de travail. Savoir faire une pause quand ils sont hermétiques, promettre une récré-piscine » ou la permission d’une bataille de « pistol à eau » et surtout, surtout, redoubler d’imagination pour les accrocher et ne pas les perdre.

Finalement, le plus déstabilisant pour une personne comme moi qui ai toujours travaillé avec des adultes rationnels c’est l’absence totale d’argumentation de leur part. Quand Edgar refuse de faire une activité, il a une et une seule raison : pas l’envie… Que répondre ? Qu’argumenter ??
Rien. Car j’aime cette liberté d’avouer qu’il a juste pas envie. Je serais presque jalouse de cette latitude qu’il s’octroie. A moi d’être suffisamment habile pour que finalement, l’envie soit plus forte de venir apprendre à mes côtés. Bon, j’ai encore du job !!